Portfolio
La diaspora tamoule racontée par ses objets quotidiens
Revue AssigéEs N°5, septembre 2021https://www.syllepse.net/assiegees-_r_72_i_869.html
Où se situent nos mémoires?
Dans notre mémoire des lieux, au coin de la rue, quand un souvenir émerge. Dans le fond d’un carton poussiéreux d’archives; dans les musées coloniaux; les cimetières. Dans l’usine; les champs; les sites de construction; les chambres de bonne; les douches publiques. Les foyers de travailleurs immigrés; les bidonvilles; les camps; les prisons; les parloirs; les cités de transit. Dans les traversées. Dans des espaces prévus pour disparaître. Dans des espaces qui prévoient notre disparition.
Dans la garde que prend mon corps; nos jambes qui courent en zig-zag; nos cicatrices; mes poils; les mains abîmées par l’eau de javel; l’espace pour poser sa tête sur les jambes de Seţţi. Dans l’odeur de l’ail et des épices de « chez-moi» ; le miel et l’huile d’olive; les fleurs de jasmin; le bon café qui siffle dans l’ibriq. Dans les rituels couchés sur des papiers secrets ou transmis par le corps; les rituels afro-caribéens; les arts martiaux et les danses; le Gwo Ka, le Kalarri Payattu, la Capoeira, le Hip Hop.
Dans des mappemondes tenues à l’envers ; les vieilles photos et papiers d’identité enveloppés dans de l’aluminium; les foulards des aïeules; les jouets cachés au fond d’un tiroir, sous une pile de vieux sous-vêtements; nos laissez-passer, nos cartes de séjours, nos passeports ou leur absence.
Nos silences et non-dits. Nos récits oraux et nos histoires. Nos tentatives pour préserver nos mémoires. Nos tentatives pour transmettre nos luttes, nos traces, nos sillons, nos mondes.
Ce cinquième numéro, «Transmettre», se propose d’adresser nos mémoires et amnésies intimes et collectives. Les transmissions passent par les corps, les gestes, l’ordinaire, le mondain, les luttes, par nos ancêtres et nos liens à la terre. Comment transmettre? Qui transmet? Où? À qui? Quoi et pourquoi? Sous quelles conditions?
Dans notre mémoire des lieux, au coin de la rue, quand un souvenir émerge. Dans le fond d’un carton poussiéreux d’archives; dans les musées coloniaux; les cimetières. Dans l’usine; les champs; les sites de construction; les chambres de bonne; les douches publiques. Les foyers de travailleurs immigrés; les bidonvilles; les camps; les prisons; les parloirs; les cités de transit. Dans les traversées. Dans des espaces prévus pour disparaître. Dans des espaces qui prévoient notre disparition.
Dans la garde que prend mon corps; nos jambes qui courent en zig-zag; nos cicatrices; mes poils; les mains abîmées par l’eau de javel; l’espace pour poser sa tête sur les jambes de Seţţi. Dans l’odeur de l’ail et des épices de « chez-moi» ; le miel et l’huile d’olive; les fleurs de jasmin; le bon café qui siffle dans l’ibriq. Dans les rituels couchés sur des papiers secrets ou transmis par le corps; les rituels afro-caribéens; les arts martiaux et les danses; le Gwo Ka, le Kalarri Payattu, la Capoeira, le Hip Hop.
Dans des mappemondes tenues à l’envers ; les vieilles photos et papiers d’identité enveloppés dans de l’aluminium; les foulards des aïeules; les jouets cachés au fond d’un tiroir, sous une pile de vieux sous-vêtements; nos laissez-passer, nos cartes de séjours, nos passeports ou leur absence.
Nos silences et non-dits. Nos récits oraux et nos histoires. Nos tentatives pour préserver nos mémoires. Nos tentatives pour transmettre nos luttes, nos traces, nos sillons, nos mondes.
Ce cinquième numéro, «Transmettre», se propose d’adresser nos mémoires et amnésies intimes et collectives. Les transmissions passent par les corps, les gestes, l’ordinaire, le mondain, les luttes, par nos ancêtres et nos liens à la terre. Comment transmettre? Qui transmet? Où? À qui? Quoi et pourquoi? Sous quelles conditions?
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