Fragments d’Eelam
Musée imaginaire de la diaspora tamoule
Simon-Pierre Coftier et Jeyavishni Francis JeyaratanmArticle paru dans la revue Pane Pace Lavoro, Hunger, avril 2021
www.panepacelavoro.com
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Une statuette en plastique made in India, une poignée de terre dans un sachet, un jouet usagé, tels sont les objets qui composent la collection du National Museum of Eelam — banals et sans valeur marchande. Avec son inventaire d’objets soigneusement photographiés sur fond noir, à la manière de trésors archéologiques ou ethnographiques, le National Museum of Eelam épouse la forme de l’institution muséale, s’en approprie les codes, mais délaisse l’exceptionnel au profit de l’ordinaire. Il prend ainsi le contre-pied du projet même d’un musée national, institution au service d’un pouvoir cherchant à enraciner son autorité dans un lointain passé, exaltant la pureté et l’authenticité d’un héritage culturel exclusif. L’Eelam, symbole de l’identité du peuple tamoul en diaspora, n’expose pas une tradition millénaire ou les traces d’un passé glorieux, mais la banalité des gestes les plus quotidiens.
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